• Dans une voix qui soudainement était emplie de magie et de mystère, Erik entama les mots vieux comme le monde qu'utilisaient les Traqueur ?

    - Shaylin Ruede! La Nuit t'as Choisis ! Ta mort sera ta naissance! La Nuit t'appelle ; écoute Sa douce voix. Ta destinée t'attend à La Maison de la Nuit.

    La chaleur qui s'était répandue dans son estomac le rendant malade et confus s'échappa de ses mains moites. Il pouvait le voir de ses propres yeux! Cela s’abattit directement sur le front de Shaylin. Elle relâcha un surpris

    -Oh ! et s'effondra par terre.

    Ok, il savait qu'il devait jouer les vampyres et s'évaporer dans la nature puis rentrer à La Maison de la Nuit, et laisser la novice en trouver le chemin elle-même. Charon lui avait expliqué que c'était la marche à suivre. Ou du moins c'était comme ça que l'on faisait dans le monde moderne.

    Erik songea à disparaître. Il avait même commencé à reculer, puis Shaylin leva la tête. Elle était tombée juste en dessous d'un rayon de lumière ce qui donnait à son visage l'impression d'être illuminé. Elle était absolument parfaite! Ses lèvres pleines formant un sourire surpris et elle clignait comme pour éclaircir sa vision. Si elle n'avait pas été aveugle, Erik aurait juré qu'elle le fixait avec c'est immense yeux noirs. Sa peau était pale et sans défaut, et au milieu de son front sa nouvelle Marque semblait briller d'un magnifique écarlate. Écarlate ?

    Il prit l'ampleur de ce qu'il venait de se passer et commença à s'approcher d'elle :

    - Attend, non. Ce n'est pas normal.

    Au même moment Shaylin dit :

    - Oh mon Dieu ! Je peux voir !

    Erik se précipita vers elle et resta là complètement démunit, incertain sur ce qu'il devait faire, alors qu'elle reprenait ses esprit et se relevait. Elle tanguait un peu, mais clignait des yeux et regardait tout autour d'eux, avec un grand sourire qui s'étirait sur son joli visage.

    - Je peux vraiment voir ! Mon Dieu ! C'est incroyable !

    - Ce n'est pas normal. J'ai foiré.

    - Je m'en fiche que tu es foiré ou non

    - Merci infiniment ! Je vois ! Hurla-t-elle tout en l'enlaçant, riant et pleurant en même temps.

     


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  • Les énormes sabots de Bonnie martelèrent la terre. Lenobia pouvait sentir les battements de coeur puissants de la jument. L'air tiède de la nuit poussa ses cheveux en arrière et la maitresse des chevaux se pencha encore plus en avant, encourageant Bonnie à se lacher - pour tout lui donner.

    La jument répondit dans une explosion de vitesse qui n'aurait pas du être possible pour une créature qui pèse 1 tonne.

    Alors que le vent sifflait autour d'elles, soulevant les longs cheveux argents de Lenobia en même temps que la crinière du Percheron dans cette danse magique qui associe le cheval et son cavalier, Lenobia pensa au proverbe ancien Perse qui dit: Le souffle du Paradis se trouve entre les oreilles d'un cheval.

    - C'est ça! C'est exactement ça!" cria Lenobia, en se collant au dos de la jument accélérant.

     


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  • Son corps émettait une lueur couleur de lune émanant de son centre, près du cœur. La lueur s’intensifia jusqu’à l’envelopper tout entier. Alors, je compris ce qu’était réellement cette aura : c’était l’image d’un autre corps, fantomatique, éthéré, et en réalité elle ne protégeait pas Aurox, mais l’éclipsait, tant elle était brillante.

    Et familière.

    — Heath ! m’écriai-je.

    Aurox, qui s’était déjà à moitié transformé, pivota vers moi, entraînant l’image luisante de mon ami mort. L’espace d’un instant, nos regards se croisèrent. Je vis les yeux de Heath s’écarquiller sous le coup de la stupéfaction.

    — Terre ! lançai-je, empruntant l’énergie élémentaire que Lucie avait déjà appelée. Protège Aurox. Ne laisse pas Stark et Darius lui faire du mal !

    Une partie de la lueur qui flottait autour de Rephaïm se détacha et vint former un mur entre Aurox et les deux combattants.

    — Zoey, mais qu’est-ce que tu fous, bon sang ? protesta Stark en essayant de contourner ce rempart protecteur.

    — Je sais ce que je fais, répliquai-je sans quitter Aurox des yeux.

    Mais il n’était plus humain. La créature était entièrement formée, et l’image de Heath avait disparu. La bête poussa un rugissement de rage, d’agonie et de désespoir, baissa la tête et fonça droit sur moi.

    J’avais beau savoir que c’était idiot, je ne bougeai pas. Je continuais de la regarder droit dans les yeux

     


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  • Cependant, Anastasia n’avait pas l’air de nous voir. Toute son attention était captivée par le jeune homme qui marchait vers elle. Il avait de longs cheveux épais, attachés en arrière, et des larmes étincelaient dans ses yeux marron.

    — Dragon ! dit Shaunee.

    — Non, rectifia Thanatos. C’est Bryan. Son Bryan.

    Le jeune Bryan Lankford toucha le visage d’Anastasia avec adoration.

    — C’est toi ! dit-il avec émotion.

    — Oui, fit-elle. Je savais que tu te retrouverais.

    — Et, ce faisant, je t’ai retrouvée.

    Souriant, il la prit dans ses bras. Quand leurs lèvres s’effleurèrent, le ciel se remit à scintiller, et la porte de l’Au-delà se referma.

     


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  • La chair de l’humain était tendre, pulpeuse.

    Aurox avait été surpris de la facilité avec laquelle il l’avait démoli, et mis un terme aux battements de son faible cœur.

    « Emmène-moi au nord de Tulsa. Je veux sortir dans la nuit », avait-elle dit. C’était sur cet ordre qu’avait commencé leur soirée.

    « Oui, déesse, avait-il répondu, reprenant vie dans le coin du toit terrasse qu’il s’était approprié.

    — Ne m’appelle pas déesse. Appelle-moi… »

    Elle avait pris un air contemplatif.

    « … Prêtresse. »

    Ses lèvres pleines et lisses, maquillées en rouge, s’étaient relevées dans un sourire.

    « Je crois qu’il vaut mieux que tout le monde m’appelle simplement prêtresse… du moins, pour l’instant. »

    Aurox avait fermé le poing sur sa poitrine, dans un geste qu’instinctivement il savait ancien, mais qui lui avait tout de même paru maladroit et forcé.

    « Oui, prêtresse. »

    Elle l’avait effleuré en passant devant lui et lui avait indiqué de la suivre d’un geste impérieux. Il l’avait suivie. Il avait été créé pour la suivre. Pour recevoir ses ordres. Pour lui obéir. Ils étaient entrés dans ce qu’elle avait appelé une « voiture », et le monde avait filé. Elle lui avait ordonné d’en comprendre le fonctionnement.

    Il avait observé et appris, exactement comme elle le lui avait demandé.

    Ensuite ils s’étaient arrêtés et ils étaient descendus. La rue empestait la mort et la pourriture, la corruption et la crasse.

    « Prêtresse, cet endroit n’est pas…

    — Protège-moi, l’avait-elle coupé avec hargne, mais sans empiéter sur ma liberté. J’irai toujours où je veux, quand je veux, et je ferai exactement ce que je veux. Ton travail, non, ta raison d’être est de vaincre mes ennemis. Sois vigilant, et réagis quand je te le dirai. C’est tout ce que j’exige de toi.

    — Oui, prêtresse.  »Le monde moderne était un endroit troublant. Tant de bruits changeants ; tant de choses qu’il ignorait…

    Il ferait ce que prêtresse lui demanderait ; il remplirait le rôle pour lequel il avait été créé, et…

    Soudain, un mâle avait barré le passage à prêtresse.

    « T’es bien trop jolie pour traîner aussi tard le soir avec un gamin pour seule compagnie, avait-il lâché avant d’écarquiller les yeux en remarquant ses tatouages. Alors, vampire, t’es venue t’offrir ce garçon en guise de snack ? Et si tu me donnais ton sac à main ? Après, on pourrait discuter de ce que ça fait, d’être avec un vrai mec… »

    Elle avait soupiré et pris une voix ennuyée.

    « Tu te trompes sur deux plans : je ne suis pas un vampire comme les autres, et ceci n’est pas un garçon.

    — Ah ! Et qu’est-ce ça veut dire, ça ? »

    Elle l’avait ignoré et avait regardé Aurox par-dessus son épaule.

    « C’est le moment de me protéger. Montre-moi de quelle arme je dispose. »

    Aurox avait fondu sur l’homme sans la moindre hésitation. Il avait plongé les pouces dans ses globes oculaires, et les hurlements avaient retenti dans la nuit.

    La terreur de l’homme s’était déversée sur lui, le nourrissant. Tout naturellement, il inhalait la douleur qu’il causait. L’effroi de sa victime avait enflé en lui, chaud et glacé à la fois. Ses doigts s’étaient transformés en griffes, qu’il avait retirées des yeux de l’homme quand du sang avait commencé à couler de ses oreilles. Armé du pouvoir que lui conféraient la peur et la souffrance de sa victime, il l’avait soulevée de terre et plaquée contre le mur du bâtiment le plus proche.

    L’homme avait hurlé de nouveau.

    Quelle formidable et terrible excitation ! Aurox avait senti la métamorphose s’opérer dans tout son corps. Ses pieds s’étaient transformés en sabots fendus ; les muscles de ses cuisses s’étaient épaissis. En se bombant, son torse avait déchiré sa chemise. Et, plus merveilleux encore, deux cornes meurtrières avaient poussé sur son crâne.

    Au moment où les trois amis de l’homme avaient accouru dans la ruelle pour lui venir en aide, ce dernier avait déjà cessé de hurler.

    Aurox l’avait laissé tomber dans les détritus et s’était placé entre prêtresse et ceux qui croyaient pouvoir lui faire du mal.

    « C’est quoi, ce bor… ? avait lâché le premier en s’arrêtant brusquement.

    — J’ai jamais vu un truc pareil ! » avait soufflé le deuxième.

    Aurox avait déjà commencé à absorber la peur qui irradiait d’eux. Sa peau palpitait sous ce feu glacial.

    « Hé, c’est des cornes ! Alors là, non ! Je dégage. »

    Le troisième homme avait déjà fait demi-tour et il s’enfuyait en courant. Les deux autres s’étaient mis à reculer doucement, les yeux comme des soucoupes, sous le choc.Aurox avait regardé prêtresse.

    « Quel est votre ordre ? »

    Une partie lointaine de son esprit s’était étonnée du son de sa voix, devenue bestiale, gutturale

    .« Leur douleur te rend plus fort, avait-elle remarqué, l’air ravi. Et différent, plus féroce. »

    Elle avait regardé les deux hommes en repli, et sa lèvre supérieure s’était retroussée dans un rictus méprisant

    .« Comme c’est intéressant… Tue-les ! »

    Aurox s’était déplacé si rapidement que l’homme le plus proche n’avait eu aucune chance de lui échapper. Il l’avait encorné en pleine poitrine avant de le soulever de terre alors qu’il se contorsionnait en hurlant

    .Cela avait encore augmenté sa puissance.

    Il avait brusquement tourné la tête, et l’autre était allé s’écraser contre le mur ; puis il s’était effondré, désarticulé et silencieux, près de la première victime.

    Le troisième ne s’était pas enfui. Ayant sorti un long couteau d’aspect redoutable, il avait chargé.

    Aurox avait fait une feinte sur le côté et il lui avait écrasé le pied avec son sabot. Pendant que l’homme tombait en avant, il lui avait arraché le visage.

    Haletant, il avait contemplé les cadavres de ses ennemis. Ensuite, il s’était tourné vers prêtresse.

    « Très bien, avait-elle commenté d’une voix dénuée d’expression. Quittons les lieux avant l’arrivée de la police. »

    Aurox l’avait suivie, la démarche lourde, ses sabots creusant des sillons dans la ruelle sale. Les poings serrés, il avait essayé de comprendre la tempête émotionnelle qui se déchaînait en lui et le privait de la force qui avait nourri sa frénésie sanguinaire.

    Faible. Il se sentait faible. Mais pas seulement. Il y avait autre chose…

    « Que se passe-t-il ? » avait-elle demandé sèchement en le voyant hésiter devant la portière de la voiture.

    Il avait secoué la tête.

    « Je ne sais pas. Je me sens… »

    Elle avait ri.

    « Tu ne te sens rien du tout ! Manifestement, tu réfléchis trop. Mon couteau ne ressent rien. Mon pistolet ne ressent rien. Tu es mon arme ; tu es là pour tuer. Accepte-le.

    — Oui, prêtresse.»

    Il était donc monté dans la voiture. Tandis que le monde défilait à toute vitesse sous ses yeux, il se répétait :

    « Je ne pense pas, je ne ressens rien. Je suis une arme. »

     


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    Zoey

     

     

     

    Je crois que ma mère est morte.

    Je testais ces mots en silence. Ils me paraissaient faux, pas naturels, comme si j'essayais d'imaginer le monde à l'envers.

    J'inspirai profondément, secoué de sanglots, et roulai sur le coté pour prendre un autre mouchoir en papier dans la boite posée par terre, à coté du lit.

    Stark marmonna, fronça les sourcils et remua dans tous les sens.

    Lentement, avec précaution, je me levai, ramassai son pull extra-large, l'enfilai et me blottis dans le grand pouf, près du mur de notre petite chambre souterraine.
    Stark grommela à nouveau, le visage contracté. je me mouchai doucement. Arrête de pleurer, arrête de pleurer, arrête de pleurer ! Çà n'arrangera rien. Çà ne ramènera pas maman. Je clignai plusieurs fois des yeux et m'essuyai le nez. Ce n'était peut-être qu'un rêve. Cependant, mon cœur connaissait la vérité. Nyx m'avait sortie de mes rêves pour me monter une visions de ma mère pénétrant dans l'Au-delà. Cela signifiait qu'elle était morte. Elle a dit à Nyx qu'elle était désolée de m'avoir laissé tomber, me souvins-je, alors que de nouvelles larmes coulaient sur mes joues.

    - Elle a dit qu'elle m'aimait, chuchotai-je.

    J'avais à peine fait un bruit, mais Stark s'agita et se retourna brusquement.

    - Arrête !

    Je serrai les lèvres, même si je savais que ce n'était pas moi qui avais troublé son sommeil. Stark était mon combattant, mon gardien, et mon petit ami. Non, ce terme trop simple ne convenait pas. Ce qui me liait à Stark était bien plus profond qu'une relation amoureuse normale. Voilà ce qui expliquait son agitation. Il ressentais ma tristesse ; même dans ses rêves, il savait que je pleurais, que je souffrais, que j'avais peur et...

    Il repoussa la couverture et je vis son poing serré. Mes yeux remontèrent jusqu'à son visage. Il dormait toujours, mais il avait le front plissé, les sourcils froncés.

    Je fermai les yeux et pris une grande inspiration.

    - Esprit, s'il te plaît, viens à moi.

    Je sentis aussitôt la caresse de l'élément sur ma peau.

    -Aide-moi. Non, aide plutôt Stark en le protégeant de ma tristesse.

    Et peut-être pourrais-tu m'en protéger un peu, moi aussi, ajoutai-je silencieusement. Ne serait-ce qu'un tout petit moment.

    L'esprit tourbillonnant en moi et autour de moi fila vers le lit. J'ouvris les yeux et je vis onduler l'air autour de Stark. On aurait dit que sa peau luisait alors que l'élément le recouvrait telle une couverture diaphane. Soudain, je ressentis une bouffé de chaleur et, en jetant un coup d’œil à mes bras, je vis la même douce lueur sur ma peau. Stark poussa un long soupir au même moment que moi : l'esprit nous prodiguait un peu de sa magie apaisante, et pour la première fois depuis des heures, je sentis une infime partie de ma tristesse me quitter.
    - Merci, esprit, murmurai-je.
    Le voile réconfortant de l'élément dont je me sentais le plus proche m'enveloppait, et le sommeil commençait même à me gagner. Mais alors, une chaleur différente pénétra ma conscience. Lentement, ne voulant pas rompre le charme, je touchai ma poitrine.

    Pourquoi ma pierre de prophète chauffe-t-elle ? La petite pierre ronde reposait sur ma poitrine, pendue à une chaîne en argent. Je ne l'avais pas enlevée depuis que Sgiach me l'avait offerte, avant que je ne quitte Skye, cette île superbe et magique.

    Étonnée, je la sortis de sous mon pull et passai les doigts sur sa surface lisse en marbre. Elle ressemblait toujours à un bonbon à la menthe, mais le marbre de Skye scintillait avec un éclat surnaturel, comme si l'esprit lui avait insufflé la vie.

    La voix de la reine Sgiach retentit dans ma mémoire : "Une pierre de prophète est liée seulement à la magie la plus ancienne : celle que je protège sur mon île. Je t'en fais cadeau pour que tu puisses reconnaître les Anciens s'ils existent encore dans le monde extérieur..."

    Alors que ses paroles se déroulaient dans ma tête, la pierre se mit à tourner avec lenteur, presque paresseusement. Le trou en son centre formait comme un mini-télescope. Alors qu'elle tournait sur elle-même,je voyais Stark illuminé à travers elle, et mon univers se mit à bouger lui aussi, à rétrécir, puis tout se transforma.
    Grâce à la proximité de l'esprit, peut-être, ce que je vis ne me fit pas le même effet hallucinant que la première fois que j'avais regardé à travers la pierre, sur Skye. J'avais alors fini par m'évanouir.
    Mais cette expérience n'en restait pas moins perturbante.

    Stark était là, allongé sur le dos, le torse presque entièrement dénudé. La lueur de l'esprit avait disparu, remplacée par une autre image indistincte. On aurait dit l'ombre de quelqu'un. La bras de Stark tressauta et il ouvrit la main. L'épée du gardien - l'arme longue et massive qu'il avait reçue dans l'Au-delà - y apparut. Je réprimai un cri quand le combattant fantomatique tourna la tête dans ma direction et referma la main autour de la poignée.

    Aussitôt, l'épée se métamorphosa en une longue lance noire, et mortelle, couronnée de sang, et par trop familière. La peur me transperça.
    - Non! m'écriai-je. Esprit, renforce Stark ! Fais disparaître cette chose !

    Dans un bruit de battement d'ailes géantes, l'apparition s'envola, la pierre se refroidit, et Stark se redressa brusquement. Il me regarda en fronçant les sourcils.

    - Qu'est-ce que tu fabrique là-bas ? demanda-t-il en se frottant les yeux. Et pourquoi fais-tu autant de bruit ?

    J'ouvrais la bouche pour tenter de lui expliquer ma vision bizarre quand il poussa un gros soupir, se rallongea, et me fit signe de la rejoindre d'un air ensommeillé.

    - Viens là. Je ne peux pas dormir quand tu n'es pas blottie contre moi. Et j'ai vraiment besoin de dormir.
    - oui, moi aussi.

    Je me précipitai vers le lit, les jambes tremblantes, et me pelotonnai contre lui, posant la tête sur son épaule.

    - Euh... Quelque chose d'étrange vient de se produire, commençai-je, mais quand je relevai la tête pour le regarder dans les yeux, ses lèvres trouvèrent les miennes.
    Ma surprise fut de courte durée, et je me laissai aller à ce baiser. C'était tellement agréable d’être près de lui. Il m'enlaça. Je me pressai contre lui alors que ses lèvres parcouraient la courbe de mon cou.

    -Je croyais que tu avais besoin de dormir, soufflai-je, haletante.

    - J'ai surtout besoin de toi.

    - Oui. Moi aussi.

    Nous nous perdîmes l'un en l'autre. Avec ses caresses, Stark chassait la mort, le désespoir et la peur. Ensemble, nous nous remémorions que la vie, le bonheur et l'amour existaient eux aussi. Ensuite, nous finîmes par nous endormir, et la pierre de prophète reposa sur ma poitrine, froide et oubliée, entre nous deux.

     


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